Le langage corporel révèle des choses sur l’être humain qu’il préférerait peut-être taire. Pendant les trois jours de ce cours dispensé en allemand, les policières et policiers apprennent à être à l’affût de ces signes inconscients lors d’opérations de recherche. En outre, cette méthode permet de lutter contre le risque de profilage racial.

Ce qu’observe une caméra de surveillance

Lors des deux premiers jours, les participant·e·s au cours ont été initié·e·s aux fondements de l’identification de personnes et de situations suspectes. Les thématiques de la perception, du langage corporel, de la reconnaissance faciale et du comportement non policier ont été abordées. Dès l’après-midi du deuxième jour, les 24 personnes participant au cours ont pu mettre en pratique leurs connaissances théoriques. En matinée, elles ont bénéficié d’une préparation minutieuse : elles ont visionné des images de caméras de surveillance de gares et de centres commerciaux, sur lesquelles on pouvait voir la manière dont certains individus se mettent soudain en mouvement à la vue du bleu d’un uniforme de police ; ils font rapidement un virage à 180° et tentent de s’échapper. Cela faisait également partie de l’exercice de l’après-midi : revêtant leurs uniformes, les policières et policiers présents devaient attiser la nervosité des criminel·le·s potentiel·le·s afin de les inciter à réagir de manière irréfléchie. Cette capacité à déchiffrer le langage corporel permet de déceler des signes inconscients.

Un après-midi riche en activités

L’après-midi était placé sous le signe des activités pratiques ; il s’agissait en effet de contrôler la gare, le centre commercial et l’aire d’autoroute d’Affoltern am Albis (ZH). L’attente était grande, car jusqu’à présent, à chaque cours, au moins une personne suspecte avait été arrêtée grâce au décryptage du langage corporel.

Dans le centre commercial, quelques policières et policiers en uniforme se sont placés dans le hall d’entrée, tandis que d’autres, en civil, essayaient de déterminer si les uniformes suscitaient des réactions. Un troisième groupe d’observatrices et observateurs était assis au café du dernier étage, d’où il pouvait suivre ce qui se passait plus bas. Il a remarqué un homme qui s’est soudain mis à pianoter nerveusement sur son téléphone portable. Cela a été rapidement signalé : si le contrôle a révélé que l’homme avait quelques antécédents, cette fois-ci, rien d’illégal n’a été trouvé. C’est incroyable ce que l’on remarque quand on observe attentivement !

Sur l’aire d’autoroute, l’autocar longue distance en provenance de Milan était en revanche attendu avec impatience. La déception a donc été grande lorsque l’on a constaté qu’il était presque vide. La plupart des passagères et passagers étaient déjà descendus à Lucerne. Entretemps, grâce à l’utilisation de la méthode ASPECT, le groupe a pu arrêter à la gare une personne qui séjournait illégalement en Suisse. 

Au total, trois personnes ont été arrêtées au cours de l’après-midi et les participant·e·s ont pu mettre à l’épreuve leurs compétences en matière de décryptage du langage corporel et engranger de nombreuses expériences.

Déceler les mensonges à l’aide du langage corporel

Lors du cours, deux experts en langage corporel ont montré, à l’aide de vidéos et d’interviews, comment détecter les signes de nervosité ou les mensonges. Les caractéristiques de chaque expression faciale ont été passées en revue étape par étape. Ensuite, les participant·e·s ont eu l’opportunité de s’entraîner. Lors de la préparation, on avait demandé à deux personnes d’énoncer deux vérités et un mensonge à leur sujet. La tâche des autres participant·e·s consistait à déterminer, en posant des questions ciblées et en observant le langage corporel, laquelle des histoires était inventée de toutes pièces. La capacité de l’être humain à mentir est très variable. Les personnes assistant au cours ont appris à déceler les mensonges et à poser des questions de manière plus efficace. Ensuite, elles se sont exercées, par groupes de deux, à soutirer des informations à leurs interlocutrices et interlocuteurs en leur adressant des questions ciblées. Identifier le langage corporel aide les policières et policiers à mieux cibler les personnes suspectes.

Vous trouverez de plus amples informations sur l’édition 2025 du cours ASPECT® – Methodik zur Erkennung von verdächtigen Personen und Situationen (en allemand) ainsi que sur d’autres cours ISP sur le site internet de la Plateforme nationale de formation policière (PNFP).